Local flair

Le boulodrome national

By Frédérique Bruck

Inauguré en 2011, implanté à Belvaux, le boulodrome national a de quoi impressionner. Entièrement dédié au jeu de boules qui connaît au Luxembourg un essor important depuis quelques années, l’infrastructure accueille plusieurs halls qui se départagent selon les deux disciplines pratiquées au boulodrome : la boule lyonnaise et la pétanque. En tout, le temple de la boule se déploie sur dix-huit terrains de pétanque couverts et quatre terrains de boules lyonnaises qui peuvent être transformés en quatorze terrains de pétanques supplémentaires si besoin est. Géré par la Fédération luxembourgeoise de Boules et Pétanque, qui ne compte pas moins de dix-neuf clubs affiliés, sept-cent cinquante joueurs de compétions et deux-cents quarante joueurs de loisir, le boulodrome reste pour autant un lieu accessible au grand public. En effet, les terrains sont disponibles pour tout un chacun soit via une licence soit via une carte de membre disponible à la brasserie attenante. Vous êtes simplement de passage et l’envie de tirer vous démange ? Aucun souci, comme l’assure Gérard Schneider, président de la Fédération luxembourgeoise de boules et de pétanque: « Tout le monde est le bienvenu chez nous. Même les débutants ! Il y a toujours quelqu’un pour vous introduire au jeu, vous donner quelques conseils. Nous sommes inclusifs ! »

© Emile Hengen

De 7 à 77 ans !
Importée au Luxembourg par les immigrés italiens à la fin du 19e siècle, la pétanque est intimement liée à l’essor industriel du bassin minier. Comme peu d’autres sports, le jeu de boules rassemble depuis toujours des passionnés d’horizons différents et connaît un véritable boom depuis quelques années comme souligne Gérard Schneider avec fierté : « Les joueurs amateurs sont plutôt âgés, la pétanque constitue pour eux un passe-temps formidable, à l’air frais de plus si le temps le permet. De nouveaux clubs émergent des quatre coins du pays. Ce qui plaît aussi je crois, c’est l’aspect tout à fait informel de la pétanque : pas besoin d’investir dans un équipement cher, pas besoin de vêtements spéciaux. Seules les sandales sont interdites. » Mais la pétanque est également un passe-temps de choix pour des ex-sportifs de haut niveau qui cherchent un nouveau loisir moins physique. Ici, chacun joue selon ses moyens, les couples jouent souvent ensemble, les pères initient leurs enfants… la pétanque est par essence un loisir foncièrement convivial.

© Emile Hengen

Un vrai sport !
Le boulodrome a déjà accueilli trois compétitions de Champions League. « Le Luxembourg est actuellement à la cinquième place dans les championnats d’Europe. Au niveau mondial on est à la neuvième place. Nous avons trois entraîneurs nationaux pour la pétanque est un pour la boule lyonnaise. Nous attirons de plus en plus de jeunes joueurs dont certains sont très doués et participent à des championnats internationaux. » confie le président de la Fédération qui regrette que la pétanque n’a pas été retenue comme sport olympique pour le préprogramme de Paris 2024 : « Ils ont préféré retenir le breakdance, plus spectaculaire… nous aurions joué sur le Champs de Mars – hélas ! »

© Emile Hengen

 

Stratégie oui – pastis non !
Les compétitions sont mixtes, la majorité des parties de pétanque sont jouées en triplette, soit trois joueurs contre trois. Une partie peut durer dix minutes ou deux heures, en fonction de la qualité de jeu des joueurs. Un bon jouer est agile et doté d’une bonne capacité de synchronisation et sait « lire le jeu », penser de manière stratégique. Et surtout, il ne boit pas pendant la compétition. « C’est après la partie que l’on se détend autour d’un verre dans notre brasserie attenante, surtout pas avant ! D’ailleurs, nous effectuons des tests d’alcoolémie au hasard pendant les compétions. Au-dessus de 0,5 d’alcool par litre de sang, le jouer est suspendu et s’expose à une interdiction de jouer de plusieurs mois. » Le ton est donné !